Exercices pour améliorer sa technique

[Armel]

Je vous invite à découvrir les pages d'un harmoniciste dont je vous ai déjà parlé et qui utilise les Seydel Volcany (version Orchestra & solo) car je trouve sa démarche vraiment intéressante...

https://www.youtube.com/@martichromartica

[bonite]

Bonjour Armel !
Toujours intéressant de découvrir ce que proposent certains harmonicistes sur le net.
Ils impressionnent par leur virtuosité et on aurait forcément tendance à essayer de les suivre.
Cependant, dans ce cas précis, j’en viens à me demander si de tels exercices sont réellement profitables à la majorité des pratiquants par rapport, par exemple, à un exercice consistant à se familiariser une fois pour toutes avec les gammes majeures et mineures dans toutes les tonalités.
Bref, du solfège basique, fondamental, plutôt que des notes pratiquées un peu « dans le vide », sans savoir très exactement ce que l’on fait et, surtout, à quoi cela pourrait éventuellement servir, en-dehors des improvisateurs avertis, pouvant jongler avec toutes les différentes gammes d’accords et se servir à profusion de la gamme chromatique.
Pour résumer : est-il sérieusement envisageable de faire de la Formule 1, alors que l’on a à peine passé le permis ?
Bien entendu, je reste ouvert à toute explication prouvant l’utilité réelle d’un tel travail, en-dehors de celui des improvisateurs entretenant simplement leurs automatismes.
La discussion reste ouverte, n’est-ce pas Claude, Florence…
Ce serait très intéressant d’avoir également vos avis.

Benoît.

[Claude]

C'est exactement la réflexion que je m'étais faite en visualisant cette vidéo et ces exercices.
Déjà, en dehors de la restitution de certaines oeuvres classiques "injouables" de Mozart ou autres auteurs connus de son époque, l'aspect mélodieux d'une interprétation n'impose pas forcément une telle virtuosité. On n'a jamais vu un chanteur partir dans des vocalises infernales à titre d'impro au milieu d'un de ses titres ; c'est plutôt l'apanage du guitariste électrique qui accompagne un chanteur de rock, histoire de montrer de quoi il est capable en faisant du spectacle ; alors qu'une simple impro mélodieuse dans l'esprit de la chanson serait tout aussi agréable à entendre.
Bref, je pense que ce genre d'exercices est plutôt destiné à ceux qui maitrisent déjà parfaitement l'exécution de mélodies plus ou moins complexes, pour aller plus loin dans leur compétence.
Sans doute le cas pour quelques musiciens de bon niveau du forum, mais loin de l'être pour la grande majorité.
Certes, qui peut le plus peut le moins. Mais si déjà le "moins" pose problème, viser plus haut c'est la sortie de piste dans les graviers.

Comme le dit Benoît, il est déjà beaucoup plus utile de parvenir à jouer des mélodies "ordinaires" dans différentes tonalités (ce qui n'est déjà pas mon cas, d'une part pour des raisons historiques, d'autre part aujourd'hui par feignantise, vu qu'il me faudrait faire la démarche pour chacun de mes instruments).

[Armel]

L'un empêche pas l'autre !
Tout est bon pour progresser...
De plus, il me semble qu'il ne faut pas négliger les internautes de passage ne s'inscrivant pas sur le site mais le consultant soit ponctuellement soit régulièrement car souvent à l'affut d'une information qui pourrait les intéresser...
C'est comme cela que j'ai procédé avant de m'inscrire ici...
Un outil comme celui-ci peut également être une courroie de transmission

[Claude]

Bien sûr. Mais il ne t'est pas reproché d'avoir posté cette info.
C'est juste le contenu de l'info qui était commenté.

[Jérôme]

Je pratique un peu ce type d'exercices, bon pas tout le temps. Je prends au pif des vidéos et je décortique les notes... Et je rejoue le truc. Je vais voir si j'ai un peu de temps pour suivre une de ces petites vidéo. Pour ce qui est des gammes, je suis toujours, depuis quelques années maintenant, le conseil du Patrice... Répéter, répéter... Oui, ça marche et ça aide à progresser.
Merci Armel pour ces exemples

[Armel]

Ci-joint 2 petits .pdf que m'a transmis Marti...

Suggestion, si vous êtes en possession de documents proposant des exercices autour de l'improvisation (sur les gammes pentatoniques majeures & mineures, etc.), n'hésitez pas à les verser dans ce fil...

Bonne journée à tous

[bonite]

Armel re-bonjour !
Intéressant ces exercices, mais pour qu’ils puissent servir aux harmonicistes intéressés, il serait tout de même fort utile qu’ils sachent de quoi il s’agit là très exactement. Dommage que ce ne soit pas indiqué sur la page même.
Alors, je le précise moi-même ici :
Dans Vol 1, on trouve :
-1) d’abord la gamme de Do majeur
-2) puis la gamme de Do mineur
-3) puis la gamme de Do phrygien !!!
(à utiliser éventuellement en improvisation lors d’un accord Cm dans un morceau en La)
-4) puis la gamme de Do lydien !!!
(à utiliser éventuellement en improvisation lors d’un accord C dans un morceau en Sol)

Je répète une nouvelle fois ici qu’avant d’aborder l’étude des gammes phrygienne, lydienne, locrienne, demi-diminuée, diminuée, augmentée, altérée, etc…, celles majeures et mineures fondamentales restent, selon moi, de TRES TRES loin les plus utiles.
Pour les utilisateurs du chromatique, avant d’envisager les gammes particulières et en étant pleinement conscient de leur possible utilité, il faut d’abord pouvoir maîtriser à fond des gammes majeures plus compliquées comme par exemple le Mi et le Si majeur (et leurs relatives mineures Dbm et Abm). Tant que l’on n’en est pas capable, je ne vois pas l’utilité du Do phrygien…
("Qui peut le plus peut le moins", mais pas l'inverse...).

Ce n’est qu’un avis...

Benoît

[Armel]

Ton intervention mérite d'être soulignée car tu as tout à fait raison ; aussi, merci pour ta clairvoyance !

Toutefois, il ne faut pas faire peur à celles et ceux qui voudraient découvrir d'autres chemins ou univers

Nous devons toujours rêver et croire que rien n'est impossible ; bien entendu, c'est à l'opposé de la pédagogie tradittionnelle...

[Flolei]

Moi, ce qui me ferait peur, si je voulais apprendre l'improvisation par la technique instrumentale (ce que tu sembles vouloir faire, Armel), ce serait cette suite interminable de gammes non expliquées et non reliées aux accords sur lequel elles sont cénsées évoluées (l'improvisateur dispose toujours de la grille d'accords du morceau). Désolée, mais je trouve ce matériau pédagogique mal fait (comme l'a justement souligné Benoît) et effrayant pour un apprenti improvisateur. Et je ne vois pas en quoi ce serait à l'opposé de la pédagogie traditionnelle. Les traités de flûte à bec très anciens que j'utilisais étant jeune ressemblaient furieusement à cela...

Chez moi, pas d'exercices préalables, je pars toujours de la grille d'accords du morceau et travaille les arpèges des accords concernés. Cela me permet d'avoir la grille dans l'oreille et de me familiariser avec les notes sur l'instrument. Mais ensuite, je procède très différemment : je fais confiance à ma "partition intérieure" (l'expression est de Jacques Siron) et cherche des mélodies et motifs d'impro en chantant (et en m'enregistrant en train de chanter). Ensuite, je garde ce qui me plaît et transforme ce qui ne me plaît pas, ne sonne pas bien à l'harmo ou se répète en reprenant ma grille d'accords. Cela permet de développer ma confiance en moi (ce dont je manque cruellement en impro) en prenant conscience de tout ce que je porte en moi sans le savoir. C'est une méthode qui ne convient pas forcément à tout le monde, c'est pour cela que je ne l'ai jamais véritablement mise en avant, mais bon, puisqu'on en parle...

Excellente fin de semaine à tous.

[Armel]

Je partage ton point de vue car il y a toujours différentes manières de procéder pour atteindre le résultat escompté, ton expérience en est un exemple.
Le matériau proposé est juste fragmentaire.
Mon but n'est pas de polémiquer, de réduire ou d'avoir raison mais de trouver des exemples, des process qui permettent d'arriver à improviser car pour l'instant je tâtonne
Nos échanges sur ce sujet peuvent permettre d'y voir plus clair et de trouver des solutions.

[bonite]

Florence, réflexions intelligentes comme d'habitude sur l'impro.
Je raisonne très exactement comme toi à ce sujet.

Si je tiens surtout à réagir à ton commentaire, c'est parce que tu y parles de "La Partition Intérieure" de Jacques Siron !!!
C'est par hasard que j'ai découvert cette véritable "bible" il y a déjà fort longtemps !!!
Tout y est, c'est incroyable comme cet auteur est parvenu à tout rassembler, à tout expliquer, tout détailler, tout trier.
Bon, ce n'est évidemment pas l'outil indispensable pour devenir un bon musicien, sûrement pas, mais on y trouve les réponses à beaucoup de questions, pour autant que l'on ait déjà une certaine base de connaissances pour les comprendre et pouvoir s'en servir.
Ce que j'ai le plus apprécié dans cette "bible", ce sont les différentes pages qu'il consacre à la description du processus de l'impro,
à la lente élaboration de "la partition intérieure" comme le dit Florence.
Bon, il existe évidemment une autre littérature dans le genre, beaucoup plus condensée et plus accessible, mais cette "bible" est absolument inégalable, une merveille, bien sûr impossible à maîtriser dans le détail, mais à posséder rien que pour le plaisir !

Benoît.

[Armel]

Partition Intérieure de Jacques Siron
https://www.siron.name/planSite.html

Le jazz et les musiques improvisées s’enseignent-ils ?
https://www.siron.name/aaPDF/articleJazz.pdf

[bonite]

Je suis certes heureux d’avoir pu dire un mot sur « La Partition Intérieure » de Jacques Siron, mais en même temps , je voudrais ajouter que cet ouvrage ne résout rien. Ce n’est qu’un outil parmi d’autres, surtout destiné à mon avis aux profs de musique en haut lieu, aux compositeurs, etc…
Pour plaisanter un peu, je dirais que l’on n'a pas besoin d’une énorme boîte à outils, dont on ne se sert pratiquement jamais, alors qu’un simple tournevis suffit largement.
Alors, cette « bible » (765 pages !), à dire vrai, je ne m’en suis quasi jamais servi, vu que tout y est très dispersé et souvent répété à plusieurs endroits différents, qu’il faut souvent avoir recours à une énorme table des matières, etc…
Comme je le disais hier, ce sont les pages parlant du lent processus de l’impro qui m’ont le plus intéressé car elles en parlent d’une manière intéressante, rare, dans une très belle écriture, mais sans jamais en donner une véritable clé, puisqu’il s’agit en fait toujours d’une manière TRES PERSONNELLE de l’aborder. En effet, dans un même morceau, dix musiciens s’y prendront chacun d’une manière différente et tout aussi valable. Et dans ces pages, l’auteur évoque ce qu’il se passe ou devrait se passer quand on parle d’impro, mais en permanence sous-entendu, que le musicien ait évidemment déjà sur le dos une très sérieuse boîte à outils personnelle, alimentée par les nombreuses pages du bouquin…

Pour ceux que cela intéresse, je voudrais plutôt insister sur le fascicule, dont je me suis toujours servi pour retrouver tous les éléments utiles à la pratique de l'impro. C’est un ouvrage très condensé, très clair, très accessible et de 51 pages au lieu de 765…
Il s’agit de « Docteur Jazz » Théorie complète et progressive de Marc Sertyn aux éditions du Faune, distribué par les éditions Paul Beuscher.

Benoît