André CHARLES a écrit : ↑09 déc. 2020 11:57
je suis "bluffé" par les énormes possibilités que les synthétiseurs sont capables d'offrir !
Cependant, quand je jouais de la trompette, je craignais qu'un jour, mon instrument favori ne soit rattrapé, puis dépassé par les orgues
électroniques !
La trompette, tu en as quelques exemples ponctuels dans mes posts précédents.
Mais Il faut quand même que tu saches que ces sons sur cet orgue HS8 remontent aux années 80 !
Comme je l'ai expliqué, deux technos sont utilisées :
1/
la synthèse analogique FM, basée sur l'inverse de la décomposition d'un signal en une multitude de sinusoïdes d'amplitudes et de fréquences différentes, qui sont combinées pour obtenir le timbre de l'instrument.
Le précurseur fut le synthé Yamaha DX7, offrant 6 oscillateurs sinusoïdaux (appelés opérateurs chez Yam) réglables en fréquence et amplitude, et pouvant être connectés entre eux selon différents algorithmes (série, parallèle, combinées...), avec en outre la possibilité d'en modifier la fréquence et l'amplitude selon la vitesse de frappe et la pression sur les touches du clavier, ainsi que la forme de l'enveloppe. Un système d'une extrême complexité ; heureusement le synthé était livrés avec des presets en mémoire.
Pour ceux que ça intéresse, voir le descriptif technique :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Yamaha_DX7
Et cette vidéo fait allusion au DX7 (à partir de 1'40 environ) :
https://www.youtube.com/watch?v=MDhIvxX ... e=emb_logo
Cette techno FM a été intégrée dans la série FX et FS des orgues meuble de la marque (avant l'actuel HS8, j'avais un orgue meuble FS30), dont seule la batterie était numérisée (une nouveauté également), rendant le super son mate des batteries réelles des années 80. C'était une telle révolution dans l'expression et le réalisme sonore qu'au salon de la musique de 81 ou 82 (sais plus), tous les démonstrateurs des autres marques s'étaient arrêtés de jouer et venait écouter les démos sur l'énorme stand Yamaha. Démos que j'avais enregistrées avec l'aval du démonstrateur de chez Yam, Philippe Donon. Par contre, sur les orgues, les sons étaient figés, ainsi que la batterie et ses breaks non programmables.
2/
La synthèse numérique, qui comme son nom l'indique, consistait à stocker un échantillon de la numérisation d'un instrument réel (sur les notes prolongées, on en distingue le rebouclage cyclique). Toutefois, si le timbre restitué était réaliste, on ne pouvait qu'en modifier l'amplitude selon l'action sur le clavier.
Les séries d'orgues HX et HS ont ensuite offert ces deux technos, mais au travers de banques d'instruments séparées. Par exemple, sur le HS8, j'avais le choix entre un son de piano droit en synthèse FM, et un son de piano à queue numérisé ; ou encore une magnifique trompette "FM", dont je pouvais moduler à l'envie l'attaque (de douce à graillonnante), la puissance et le vibrato, mais aussi une trompette picclo numérisée avec le son typique "Maurice André". Si les sons numériques étaient bien évidemment figés, pour ceux FM on avait accès désormais aux opérateurs et à leurs algorithmes pour les modifier ou en créer de nouveaux (6 opérateurs sur la série HX, mais 4 seulement sur la série HS, d'où des sons parfois moins fignolés). De plus, la batterie devenait programmable. Et ce n'étaient plus des orgues meubles, ils étaient désormais transportables, car démontables.
Par la suite – mais je n'ai pas investi dedans – Yam a sorti une nouvelle gamme qui combinait les deux technos pour produire un même son. Il y avait donc à la fois le timbre réaliste via la numérisation et toute l'expressivité permise par la synthèse FM.
Toutefois, tout ça est loin, et en Europe, a été remplacé par des mono-claviers arrangeurs n'ayant plus rien à voir, mais avec des sons numérisés prodigieux. Voir par exemple la démo du Thyros 5 par Joël Raduszynski (que j'ai bien connu également quand il était plus jeune) :
https://www.youtube.com/watch?v=jtdARW-zrSY
Mais ces claviers sont moins propice à laisser toute liberté d'exécution en temps réel. Par exemple, pour obtenir une ligne de basse indépendante des accords plaqués, il faut l'enregistrer auparavant, et s'y tenir ensuite. Alors qu'avec un pédalier...